Trois conseils simples à comprendre pour réussir sa carrière d’artiste sans regrets

    En cette journée internationale, où le monde entier célèbre le bienfait du Travail, nous avons souhaité partager trois conseils basiques et pratiques, nous adressant directement aux jeunes artistes et créateurs congolais(e)s qui cherchent à apprendre et à réussir leur carrière sans regrets. Peu importe l’époque dans laquelle on vit, peu importe la révolution industrielle ou technologique en cours, nous pensons que ces trois conseils vous aideront dans votre carrière professionnelle que vous avez choisie.

    Mais pourquoi prodiguer des conseils alors que tout, se trouve sur internet de nos jours ?

    Certes, tout se trouve sur internet de nos jours, mais le problème avec les informations sur internet, c’est que tout y est : des vraies informations tout comme des fausses. Et le défi pour notre génération, c’est qu’il faut sans cesse « trier » le vrai du faux. Comme nous vivons dans une période où l’attention est au centre de tout, savoir sur quelles informations focaliser son énergie, son temps et son argent est déjà une victoire en partie. Ces 3 conseils ont été éprouvés par l’usure du temps et ont obtenus des résultats.

    Aussi, parce qu’au Studio Malaika Agency, nous croyons que le renforcement des capacités des jeunes créateurs est un levier majeur dans l’exercice du métier pour la transformation positive de la société. »

    Pour le besoin, avec l’équipe de Rédaction, nous nous sommes entretenus avec M. Jason Kibiswa, Directeur général et Chef de projet Design au Studio Malaika Agency. 

    A l’issue de cet entretien, vous apprendrez comment l’attitude d’Humilité, la Soif d’apprendre et le sentiment de Gratitude vous aideront à traverser les crises et problèmes de votre parcours artistique. Ces conseils sont les fruits d’un parcours (qui continue d’ailleurs), et sont destinés à aider les jeunes artistes à comprendre les secrets d’une carrière créative réussie.

    Studio Malaika: Bonjour M. Jason Kibiswa, merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le monde de l’art ?

    Bonjour, je suis ravi d’être interviewé, d’habitude, c’est moi qui pose des questions…j’avoue que je me sens un peu bizarre de répondre à vos questions.

    J’ai commencé ma carrière professionnelle en l’an 2000, il y a plus de 20 ans aujourd’hui, en tant que dessinateur à l’école secondaire d’abord, ensuite, la renommée comme dessinateur et peintre populaire s’est répandue dans mon quartier  Pas-à-Pas, Funu 1er et Buholo. Du quartier Buholo à toute la commune de Kadutu, jusqu’à Bagira en passant par le centre ville, dans la commune d’Ibanda. Je me rappelle encore comment ma petite signature au mur, devenait reconnaissable dans le secteur culturel de la ville. Nous sommes  dans la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. 

    Nous avons connu des hauts et des bas… mais nous avons toujours gardé deux attitudes que nous pouvons considérer aujourd’hui, comme primordiales dans la vie d’artiste: l’humilité et la soif d’apprendre. 

    1. L’Humilité

        “ Sur la voie de l’apprentissage avant la formation classique à l’Académie des Beaux-Arts, je me souviens avoir enfilé plusieurs casquettes et jouer plusieurs rôles dans le métier auprès des aînés: peintre publicitaire, décorateur, dessinateur, aide-maçon, storyboarder, lettreur, coloriste,… Je me souviens encore de mon niveau d’engagement. 

        Dessin_JasonKibiswa2021

        De fois, je proposais mes services aux ainés, gratuitement. En retour, je pouvais assister comment ils travaillaient une pièce, du début à la fin dans leurs ateliers. “ –  Learning just by viewing how Masters were crafting their masterpieces. 

        Bien avant l’avènement des réseaux sociaux, (tutos Youtube…), je me souviens que je pouvais marcher à pied, de Kadutu à Bagira pour aller demander juste conseil, sur comment colorier un portrait (peinture à huile…) chez Papa Ngambele ou chez Ya Papy BB au quartier Panzi vers Kasihe. 

        De fois, j’arrivais à leurs domiciles et ils n’étaient pas à la maison…Oui, à cette époque le téléphone cellulaire (smartphone)  n’était pas encore disponible (inventé). Nous vivions et prenions rendez-vous par la « foi ». Mon objectif était seulement celui d’apprendre. Oui, seulement apprendre pour bien perfectionner mon art ! Le goût du gain (profit) en terme d’argent n’y était même pas. Sinon, je me serai arrêter sur le chemin.

        C’est après quelques années que j’ai décidé de me lancer en solo et j’ai travaillé dur pour améliorer mes compétences artistiques (dessin au crayon, portrait, services de publicité…) Aujourd’hui, après plusieurs formations suivies et complétées dans le domaine des Multimédia, Communication technologies et Designs…j’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion.”

        Studio Malaika: Vous avez mentionné l’humilité et la soif d’apprendre, pouvez-vous nous parler davantage de la soif d’apprendre dans le parcours de réussite pour les jeunes créateurs congolais ?

        2. La Soif d’apprendre 

        Atelier de coaching_Maison des Jeunes_Kinshasa2017

        “ Le premier déclic dans la soif d’apprendre viendra de mon grand frère Chris Wadoll Bulambo, le premier artiste (polyvalent) de la famille. Il ramenait des Bandes Dessinées (Lucky Luke, Daltons) à la maison…

        A la suite à ses conseils, je vais continuer sur les traces de plusieurs ainés comme Séraphin Kajibwami, PapyBB,  AdolpheFunda Olivier Lwabanji ce dernier sera le canal par lequel je vais prester chez Flavien Ntanga Myampi (Affiches, Banderoles…) – Clin d’oeil à la fameuse série BD Mudahinga produite par GTZ ( la belle époque) avec la revue Kacheche, éditée par le Fond Mondial pour la nature WWF “

        “ Ma soif de savoir, surtout de mieux savoir me fera connaitre plusieurs ainés comme Makizo, PapyBB,  Ngambele,  Doudou alias Doux (Douks) et plus tard Kash Thembo Muhindo Kashauri et bien d’autres dans le métier. Plus j’apprenais, plus j’avais soif et faim. Cette envie fera naitre en moi des objectifs plus ambitieux de vivre de mes productions artistiques comme professionnel.”

        Studio Malaika: Et le troisième conseil ?

        3. La Gratitude

        “ Sur mon parcours, le troisième secret est la gratitude. J’ai remarqué aujourd’hui que les jeunes créateurs ont tendance à se concentrer sur leurs propres besoins et désirs et ils oublient le progrès déjà acquis à leur possession. Le plus long voyage commence toujours par un pas, ensuite un autre, ensuite autre…

        Pourquoi la gratitude est très capitale dans notre métier de création ?

        Aux jeunes créateurs :  il est important de se rappeler que nous ne sommes rien sans nos encadreurs, enseignants, professeurs des Beaux arts et autres collègues aînés qui nous ont inspirés et enseignés. 

        Un jour, un aîné m’a dit ceci: N’oublie jamais ton histoire et les personnes qui t’ont aidées est dangereux, l’homme ou la femme qui oublie son histoire”  Avec le temps, je me rends compte tous les jours de la vérité de ses propos. 

        Élections à l’heure du numérique: un choix compliqué pour la RDC_2018
        Élections à l’heure du numérique: un choix compliqué pour la RDC_2018

        Avec le Digital, il y a comme une tendance à la vitesse, rapidité… Nous voulons tout changer et tout de suite. Plus la peine d’aller faire des recherches sur tel ou tel sujet, l’approfondir et venir exposer les fruits de ses recherches en public. 

        Cette tendance à vouloir palper les résultats dans la précipitation, nous amène à oublier les personnes qui nous ont aidées à être ce que nous sommes aujourd’hui. Avec la culture  » micro-onde  » plus la peine de regarder derrière soi et de reconnaitre le parcours: les hommes et les femmes qui nous ont tendus la main, pour nous faire grimper sur leurs épaules afin que nous voyions plus loin.

        Ces quelques mots s’adressent a tout  jeune créateur qui veut apprendre et qui veut vivre de son métier :  « N’oublie pas ton histoire » 

        Hommage mérité à mes mentors Katype à Chiza Murhula alias Touche Capitale , qui m’ont encadrés par leurs précieux conseils techniques et pratiques. Que leurs âmes reposent en Paix. Ensuite, viendra l’école primaire à 6 ans : Saint François Xavier, actuel E.P Kadutu Centre. Je me rappelle que les aînés de 5e et 6e années venaient commander des dessins chez moi… alors que j’étais en première année primaire, dans la fameuse 1ère année C, alors que Mwalimu Nyantumu enseignait en 1ère A. Mon ami Zi Katoto avec qui j’ai partagé le banc pourrait témoigner.

        Je pense qu’il est très capital d’adopter une attitude de gratitude dans notre parcours de carrière pour pouvoir progresser sans regrets. “

        Studio Malaika: Pourriez-vous nous donner des exemples pratiques de la façon dont les jeunes créateurs peuvent appliquer ces secrets dans leur propre parcours de carrière ?

        “ Absolument. En ce qui concerne l’humilité, prière de ne pas se laisser aveugler par le succès. Les jeunes créateurs doivent rester conscients de leurs limites et être prêts à apprendre des autres artistes expérimentés. La soif d’apprendre c’est la clés de voûte de la carrière d’un artiste qui voudrait que ses œuvres d’arts soient pertinentes par rapport aux besoins spécifiques de ses clients. Aujourd’hui, les jeunes créateurs doivent être prêts à se former continuellement. Soit par le biais des cours classiques dans un Centre de formation,  des cours en ligne sur internet ou seulement en travaillant avec d’autres artistes dans des ateliers communs. Se challenger mutuellement permet d’aiguiser son art et de le présenter en public pour espérer un jour vivre de cela.

        Enfin, la gratitude est un aspect souvent négligé. Les jeunes créateurs devraient toujours prendre le temps de remercier leurs clients et leurs encadreurs (mentors) pour leur soutien. Cela peut être fait au moyens de dons, appels téléphoniques, lettre de remerciements ou organiser des événements spéciaux pour eux ainsi les artistes pourraient rendre hommage à leurs mentors (vivants ou d’heureuse mémoires) qui ont contribué positivement à échafauder leur parcours professionnel.”

        Studio Malaika: Merci beaucoup, M. Jason, pour ces précieux conseils. Je suis sûr que les jeunes créateurs apprécieront vos conseils et les appliqueront dans leur propre parcours de carrière. C’était un plaisir, merci de m’avoir invité dans votre atelier.

        La scène artistique congolaise est riche et vibrante, offrant une pléthore d’opportunités pour les jeunes créateurs et artistes talentueux qui souhaitent se lancer dans une carrière prometteuse. Cependant, la réussite n’est pas toujours garantie, et nombreux sont ceux qui se retrouvent confrontés à des difficultés qui les obligent de changer de métiers pour survivre au chômage. Malgré le nouveau travail, qui les nourrit, ces « anciens » artistes ne sont jamais épanouis dans leur nouveau métier. Ils le font sans passion. Juste pour boucler les fins des mois. Nombreux de mes anciens collègues, se retrouvent dans ces genres de figures. « Ne faites pas ça, chez Vous » !

        Pour éviter cela, nous demandons aux jeunes artistes de cultiver certaines qualités et attitudes d’ouverture qui les aideront à réussir dans leur carrière. Au regard des défis que traverse le secteur culturel et artistique congolais, nous pensons que les artistes et créateurs doivent agir autrement : 

        « Adapter son approche stratégique pour continuer d’offrir des services et produits à forte valeur ajoutée pour résoudre les besoins de ses clients. » #studiomalaika

        Si ces précieux conseils vous ont plus, laissez-nous un message dans les commentaires et inscrivez-vous sur notre liste d’e-mails pour recevoir nos Newsletters et autres programmes de formatons par email et WhatsApp.

        La rédaction 

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