Dans un monde en constante mutation, détenir un diplôme universitaire n’est plus synonyme de succès professionnel assuré. Cette vérité se fait d’autant plus sentir ailleurs dans le monde mais aussi en Afrique francophone, et plus spécifiquement en République Démocratique du Congo (RDC). Obtenir un diplôme constitue certes une étape cruciale, mais ce n’est que le commencement.
Enrichir ce diplôme avec de l’expertise et de l’expérience pertinente, attestée par des preuves sociales, représente la stratégie gagnante en 2024. C’est en combinant formation académique et compétences pratiques que les professionnels de demain pourront se distinguer et prospérer dans un marché du travail en perpétuelle évolution.
En effet, les défis économiques, sociaux et technologiques du monde actuel, redéfinissent les exigences du marché du travail. Voici six raisons pour lesquelles un diplôme ne suffit plus en 2024, et des pistes pour se démarquer sur le marché du travail.
1. IMPORTANCE DES SOFTS SKILLS
- Compétences interpersonnelles et émotionnelles
Les « soft skills » ou compétences interpersonnelles et émotionnelles sont désormais tout aussi importantes que les compétences techniques. La capacité à communiquer efficacement, à travailler en équipe et à résoudre des conflits est cruciale. Comme le souligne Daniel Goleman, auteur de « Emotional Intelligence », « la façon dont nous gérons nos relations et notre propre état émotionnel est essentielle au succès professionnel. » Même lors des interviews, les types de questions posées, sont celles ayant trait à la résolution des problèmes, à la mise en situation, pour parvenir à des résultats adéquats.
“ Recruter c’est investir dans le capital humain, la ressource la plus précieuse de l’entreprise.” Jean Claude Tshipama
- Leadership et gestion de projet
Les qualités de leadership et la capacité à gérer des projets complexes sont particulièrement recherchées. Par exemple, en Afrique francophone, « les projets de développement souvent financés par des organismes internationaux exigent des leaders capables de coordonner des équipes multiculturelles et interdisciplinaires. » Dans un paysage où les cas de corruption ou ceux d’harcèlements sexuels font la une des médias chaque année, les bailleurs de fonds sont devenus très regardant à l’égard des candidatures au postes clés, ayant la gestion directes ou la décision indirecte sur le gestion des finances et la gestion des équipes.
2. L’EXPERINCE PROFESSIONNELLE
- Importance des stages et des bénévolats
Les employeurs préfèrent souvent les candidats ayant une expérience professionnelle, même minime. Les stages, les bénévolats et les projets personnels montrent une application pratique des connaissances théoriques et un engagement dans le domaine choisi. Par exemple, un jeune diplômé ayant fait un stage chez une ONG locale en RDC pourra démontrer sa compréhension des défis locaux et son engagement communautaire.
- Apprentissages et mentorat
Les programmes d’apprentissage et les opportunités de mentorat offrent des expériences de terrain précieuses. En Afrique francophone, ces initiatives permettent aux jeunes professionnels de se familiariser avec les réalités du marché local. Selon une étude de la Banque Mondiale, les programmes de mentorat ont un impact positif significatif sur l’employabilité des jeunes en Afrique subsaharienne.

3. LE RESEAU PROFESSIONNEL
- L’Importance des relations
“ Votre réseau est votre net worth. Entourez-vous de personnes qui vous tirent vers le haut.” Franck Nicolas
Un réseau professionnel solide peut ouvrir des portes que les diplômes seuls ne peuvent pas. Les relations établies avec des professionnels de l’industrie, des anciens collègues et des mentors peuvent mener à des opportunités d’emploi et de collaboration. Richard Branson, fondateur de Virgin Group, affirme : « Le succès dans les affaires est souvent dû à la qualité des relations que vous entretenez. »
- Réseautage en Afrique francophone
En RDC comme ailleurs en Afrique francophone, le réseautage est crucial. Les relations jouent un rôle central dans l’octroi des marches, les recommandations a des postes clés dans des entreprises et ONG locales. Participer à des conférences, des ateliers et des événements professionnels permet de rencontrer des personnes influentes et de se faire connaître dans son secteur. Par exemple, les forums économiques et les salons de l’entrepreneuriat comme Makutano, Expo Beton, Mining Week, …organisés à Kinshasa attirent des leaders de l’industrie et des investisseurs potentiels, offrant des opportunités uniques de réseautage. Ce sont des lieux qu’il faut fréquenter et exposer ses talents pour espérer nouer des relations solides.
“ Le réseautage n’est pas seulement une question de connexion, mais de construire des relations durables.” Philippe Simo
4. L’EVOLUTION TECHNOLOGIQUE
- Le Défi de l’automatisation
L’essor de l’intelligence artificielle (IA) et de l’automatisation transforme radicalement le marché du travail. De nombreux emplois traditionnels sont remplacés par des machines, et les compétences requises évoluent rapidement. Un rapport de McKinsey estime que « d’ici 2030, environ 375 millions de travailleurs dans le monde devront changer de catégorie professionnelle en raison de l’automatisation. »
- Compétences pratiques et adaptabilité
Les employeurs valorisent de plus en plus les compétences pratiques et l’adaptabilité. Avoir un diplôme ne suffit plus ; il faut également prouver sa capacité à apprendre rapidement et à s’adapter aux changements technologiques. Dans le secteur des technologies de l’information en RDC, « les entreprises recherchent des professionnels certifiés en cybersécurité, un domaine où la demande dépasse largement l’offre. » On privilégie les candidatures ayant plus de compétences transversales plutôt que celles ayant une seule compétence.
5. L’ENTREPRENEURIAT
- Une solution à l’emploi
Avec un taux de chômage élevé et un marché du travail saturé, l’entrepreneuriat devient une alternative attractive. De nombreux diplômés en RDC et en Afrique francophone se tournent vers la création de leurs propres entreprises. Selon le Sudafricain, Vusi Tembekwayo, les jeunes doivent prendre des risques pour réussir :
Et pour Fred Swaniker, fondateur de l’African Leadership Academy, soutient que » L’entrepreneuriat est la clé pour libérer le potentiel économique de l’Afrique. »
- Compétences en affaires
Pour réussir en tant qu’entrepreneur, il est essentiel de développer des compétences en gestion d’entreprise, en marketing et en finance. Les programmes de formation en entrepreneuriat et les incubateurs d’entreprises, comme ceux proposés par la Fondation Tony Elumelu, offrent le soutien nécessaire pour lancer et faire croître une entreprise. En RDC, des initiatives comme le Congo Business Network fournissent des plateformes pour les jeunes entrepreneurs.
6. MONDIALISATION ET CONCURRENCE INTERNATIONALE

- Marché globalisé
La mondialisation a élargi le marché du travail, mais a également augmenté la concurrence. Les diplômés doivent non seulement rivaliser avec leurs pairs locaux, mais aussi avec des candidats du monde entier. Selon le Forum économique mondial, d’ici 2025, plus de 85 millions de postes pourraient être déplacés en raison de la division du travail entre les humains et les machines. Il faut s’y préparer en cherchant comment maitriser la résolution des problèmes locaux avec des méthodes (recettes) ayant eu des succès ailleurs dans le monde.
- Compétences multiculturelles
Les compétences multiculturelles et la capacité à travailler dans des environnements diversifiés sont de plus en plus valorisées. En RDC, où de nombreuses entreprises internationales opèrent, comprendre les dynamiques culturelles et savoir collaborer avec des équipes globales sont des atouts majeurs. Par exemple, les professionnels qui maîtrisent plusieurs langues et possèdent une expérience internationale sont très recherchés. Il ne pas trop tard pour apprendre une deuxième langue. Des milliers d’applications gratuites et payantes offrent des solutions à ce problèmes. Si vous avez la volonté et la discipline d’apprendre, dans 6 mois vous aurez accompli des progrès qui pourraient vous aider lors d’un entretien d’embauche.
En définitive, depuis l’avènement de la Covid19, un diplôme universitaire reste une base importante, mais il ne suffit plus pour garantir le succès professionnel. L’évolution technologique, l’importance des soft skills, l’expérience professionnelle, le réseau, l’entrepreneuriat et la concurrence internationale sont des facteurs déterminants.
En RDC et dans toute l’Afrique francophone, il est crucial de se diversifier, d’acquérir des compétences pratiques et de construire un réseau solide pour se démarquer sur le marché du travail.
BONUS : ACTIONS À ENTREPRENDRE
Pour les jeunes diplômés et les professionnels en devenir, voici quelques actions concrètes à entreprendre :
– Investissez dans la formation continue : Suivre des cours en ligne, des ateliers et obtenir des certifications supplémentaires.
– Développez les soft skills: Participer à des activités qui améliorent la communication, le leadership et la gestion de projet.
– Acquérez de l’expérience : Rechercher des stages, des apprentissages et des opportunités de bénévolat.
– Réseautez activement : Assister à des événements professionnels et utiliser les plateformes de réseautage en ligne.
– Explorez l’entrepreneuriat : Considérer la création d’une entreprise comme une voie viable et enrichissante.
– Préparez-vous à la Mondialisation : Apprendre des langues étrangères et développer vos compétences multiculturelles.
En adoptant une approche proactive et en se préparant à un marché du travail en constante évolution, les diplômés peuvent surmonter les défis et saisir les opportunités offertes par cette nouvelle ère.
Par Jason Kibiswa
Pour le Studio Malaika Agency
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